Le décret du 12 octobre 2016 étend les compétences des opticiens en leur donnant des compétences en matière de réfraction et en leur permettant de moduler la durée de validité de l’ordonnance, en fonction de l’âge du patient.

 

Un renouvellement et une adaptation de la prescription des lentilles de contact

Pour les lentilles de contact et dans le cadre d’un renouvellement de délivrance, le nouvel article D. 4362-11- 1 du code de la santé publique dispose que l’opticien-lunetier peut adapter après réalisation d’un examen de la réfrac­tion, les corrections optiques des prescriptions médicales datant de moins de un an, pour les patients âgés de moins de 16 ans, et de moins de trois ans, pour les patients âgés de plus 16 ans. Cette adaptation, qui existe depuis 2007 pour les lunettes correctrices, devra être inscrite sur l’ordonnance et portée à la connaissance du médecin. Ce dernier peut tout à fait s’opposer à cette adaptation, ou limiter cette durée.

 

La validité des ordonnances allongée à 5 ans pour des lunettes

En ce qui concerne la délivrance des verres correcteurs, la nouveauté porte sur la durée de validité de l’ordonnance : l’opticien peut renouveler et adapter la prescription sur pré­sentation d’une ordonnance dont la durée de validité est fixée maintenant à 5 ans pour les adultes de 16 à 42 ans (durée qui était de 3 ans auparavant), et toujours à 1 an pour les personnes de moins de 16 ans, et 3 ans pour les adultes de plus de 42 ans. Comme pour les lentilles, l’opposition du médecin est possible tout comme la limita­tion de la durée pendant laquelle l’opticien peut adapter la prescription. Là aussi, l’opticien-lunetier reporte sur la pres­cription l’adaptation de la correction qu’il réalise et en informe le médecin.

 

Des lunettes sans ordonnance, en cas de perte ou bris de verres

Le décret du 12 octobre 2016 offre en outre la possibilité de délivrer un équipement sans ordonnance en cas de perte ou de bris de verres correcteurs. Il faut cependant que l’urgence soit constatée et qu’il n’y ait pas de solution médicale adaptée. L’opticien-lunetier consigne dans un registre ces délivrances exceptionnelles d’équipement optique sans ordonnance, afin d’en assurer la traçabilité, ces données étant conservées par l’opticien pendant trois ans.

 

L’opticien peut procéder à des prises de mesures à distance

Parmi les règles d’exercice, on retiendra que l’opticien- lunetier, s’il doit procéder à toutes les mesures utiles à la réalisation d’un équipement d’optique, peut faire ces mesures à distance.

L’opticien-lunetier, signalé par un badge déclinant titre professionnel et aujourd’hui identité, s’interdit, en dehors de son lieu d’exercice et non pas en tous lieux comme auparavant, toute publicité et toute com­munication destinée au public sur sa capacité à déterminer la réfraction.